Avant propos

Nous avons déjà eu l’occasion de montrer que les échanges de données entre les fronts MYTF1 et les API back, s’effectuent au travers d’une gateway GraphQL (voir: GraphQL et les persisted queries). Plus encore, le langage GraphQL est également majoritairement utilisé dans nos applications internes (CMS MYTF1, Administration, Configurations, Gestion des droits). Nous proposons ici, de vous présenter nos différentes manières d’ajouter GraphQL à nos applications internes.

(Cet article n’est pas tout à fait une introduction au langage GraphQL, une connaissance rudimentaire de ce langage serait un plus.)

Pourquoi GraphQL

Logo GraphQL

D’abord pour la souplesse apportée par GraphQL. GraphQL met de l’huile dans les rouages Back - Front. Côté back, nos développeurs mettent à disposition les données métier de manière suffisamment exhaustive. Côté Front, une fois l’api GraphQL disponible, les développeurs peuvent parcourir la documentation à l’aide de GraphiQL et y piocher uniquement les champs dont ils ont besoin.

Ensuite, GraphQL normalise la composition de requêtes/mutations à l’aide de Fragments. Ce qui évite les répétitions parfois sources de bugs.

Un autre avantage de GraphQL est l’utilisation d’alias permettant une meilleure identification des requêtes pour transformer un modèle serveur vers un modèle client. Cela permet de découper un tableau en propriétés métiers côté client. Comme dans l’exemple qui suit :

webProps: streamProperties(forScreen: WEB) {
    ...PrgStreamProps
 }
appProps: streamProperties(forScreen: APP) {
    ...PrgStreamProps
}
iptvProps: streamProperties(forScreen: IPTV) {
    ...PrgStreamProps
}

On trouvera plus de détails sur ces avantages ici par exemple: 2 More GraphQL Concepts.

La documentation Graphiql est également un vrai plus pour parcourir les modèles de requêtes et de mutations possibles. Comme ce composant est en React et en open source, nous avons pu le personnaliser un peu pour y ajouter un header d’authentification ou encore la prévisualisation pour certaines URL d’images.

Par chance, le langage GraphQL est relativement simple à implémenter côté back et encore plus simple côté front, avec des librairies riches et abouties déjà disponibles.

Apollo

Logo Apollo

Lorsqu’on parle de GraphQL, aujourd’hui, il n’est pas rare de lui associer la librairie Apollo tout simplement parce que cette implémentation GraphQL est complète, riche et adaptée à tous les frameworks (en ce qui nous concerne Vue et React). Par ailleurs, Apollo dispose déjà des définitions de types pour Typescript, la majorité de nos projets React sont en Typescript.

La gestion du cache de données

L’un des nombreux avantages d’Apollo est la gestion du cache, cela simplifie la mise à jour des données. A bien des égards, le cache Apollo peut même rendre inutile l’ajout d’une librairie comme Redux (pour React). Si l’on y ajoute le “double-binding” en Vue, on obtient des composants quasiment purement déclaratifs. Il suffit de rattacher le modèle de requête Apollo directement au composant Vue et le composant est “auto-magiquement” mis à jour. On peut aussi regretter le côté non contrôlable du double-binding, mais rappelons, qu’il est toujours possible d’appeler directement des requêtes sans passer par un composant visuel (ce aussi bien pour React que pour Vue).

A noter que le comportement du cache est impacté par un paramètre “fetchPolicy” directement configurable pour chaque requête :

apolloClient.query({
  query: GET_FOLDER_INFOS,
  fetchPolicy: "no-cache",
  variables: { path },
});

Nous avons eu à plusieurs reprises besoin d’ajouter ce paramètre “fetchPolicy” pour être sûr que notre composant se rafraichissait bien comme attendu.

Les composants UI Apollo et les requêtes depuis le client Apollo

Pour nos applications React, nous avons aussi bien utilisé les composants disponibles dans la librairie Apollo que des appels directs en utilisant le client Apollo. Avec l’apparition des hooks, il serait toutefois assez logique que notre utilisation de composants pour représenter des requêtes GraphQL décline.

Ajout des headers aux requêtes Apollo

En voulant sécuriser par tokens JWT certaines de nos applications internes, nous avons utilisé un peu du middleware Link d’Apollo. Dans la terminologie Apollo, un Link est une fonction qui prend une opération et retourne un observable.

Apollo Link

Les Links peuvent être enchaînés. Nous avons utilisé en particulier le Link “createHttpLink” avec l’opération “setContext” pour ajouter, lors de la création du client Apollo, le header d’autorisation avec le token en quelques lignes:

    

    const httpLink = createHttpLink({
      uri: url,
    });

    const authLink = setContext((_, { headers }) => {
      return {
        headers: token ? {
          ...headers,
          authorization: `Bearer ${token}`,
        }: {
          ...headers
        },
      };
    });

    const client =  new ApolloClient({
      link: authLink.concat(httpLink),
      cache: new InMemoryCache(),
    });
    

A noter que l’on peut également passer un context spécifiquement pour une requête en particulier.

Pour en savoir plus sur le middleware Link d’Apollo : Apollo Link Overview

Bref, Apollo est une librairie à la fois riche et de haut niveau, tout en restant hautement configurable. Mais a-t-on toujours besoin d’Apollo pour faire du GraphQL ?

Début d’implémentation d’un client GraphQL simple

Nous avons des applications pour lesquelles la liaison avec l’API GraphQL se résume simplement à deux ou trois requêtes. Faut-il ajouter une librairie riche comme Apollo pour cela ? Pas forcément, et d’ailleurs, pour l’un de nos projets en React, nous avons fait le choix de l’éviter. Nous sommes partis d’un simple “fetch”, y avons ajouté un header application/json, et voici nos requêtes :

  const getMediaById = `query getMediaById($mediaID: String!) {
    getMediaById(mediaID: $mediaID) ${mediaFragment}
  }`;

  

  const body = {
     query: getMediaById,
     variables: { mediaID: fileSlug },
   };

   const data = await postGraphql(body); // 'postGraphql()' effecture un simple fetch...

Cette implémentation est un peu trop simpliste, nous perdons notamment le cache Apollo. Mais a-t-on nécessairement besoin de plus ? Bon, en réalité, on a fini par implémenter un mini cache en quelques dizaines de lignes pour éviter de faire deux appels identiques en un temps très court… :-). Pour un cache plus sophistiqué, on pourrait peut-être se tourner vers react-query par exemple. On notera l’utilisation des “Templates strings” qui simulent l’ajout de Fragments GraphQL.

D’accord, mais comment fait-on, par exemple, pour uploader un fichier en GraphQL ? Avec Apollo, la chose était aisée. Or, en y regardant de plus près, après quelques recherches sur le net, il se trouve que c’est tout aussi facile d’implémenter l’upload GraphQL sans Apollo. Il faut juste connaître un peu la norme utilisée par Apollo et, en quelques lignes, nous pouvons ajouter l’Upload pour un fichier :

const body = {
     query: upload,
     variables: {
       file: null,
       ...autres champs metiers,
     },
   };
   const formData = new FormData();
   formData.append("operations", JSON.stringify(body));
   formData.append("map", '{ "0": ["variables.file"] }');
   formData.append("0", uploadInfos.file);

   const response = await fetch(ConfigService.getGraphUrl(), {
     method: "POST",
     body: formData,
   });
   const data = await response.json();

Pour les curieux, la norme est spécifiée ici : Spécifications.

Et pour l’upload GraphQL côté Backend ? Il se trouve que nous avons des spécialistes du Go qui l’ont implémenté avec brio comme expliqué ici: Uploader des fichiers via un middleware GraphQL 😉

Conclusion

Le choix initial d’utiliser GraphQL se révèle aujourd’hui encore un choix judicieux tant il apporte de fluidité dans l’interaction entre les développeurs back et front. Au final, côté client, l’effort pour passer d’une expérience REST classique au langage GraphQL, aura été vraiment minime notamment grâce à des librairies comme Apollo, compatibles pour nos projets Vue, React, en Javascript comme en Typescript. Dans certains cas assez simples (pas de problématiques de sécurité, de performance…), on peut tout aussi bien se passer de librairies complémentaires.